18 millions de vaches, ça consomme une eau de dingue

mardi 09 août 2022

18 000 piscines par jour.

C’est ce que boivent les 18 millions de bovins élevés en France. Sachant qu’une piscine contient en moyenne 60 M3 d’eau et qu’une vache en boit environ 60 litres par jour. Cela sans même parler de l’eau nécessaire à la culture des céréales et du maïs ensilé qui représentent environ 30% de leur alimentation. Ainsi, en Europe, plus de la moitié des céréales sont consacrées à l’alimentation du bétail. Au final on estime qu’il faut 15 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de viande bovine.

À l’heure où certaines communes de France doivent faire appel à des camions-citerne pour approvisionner leurs habitants en eau potable, on mesure encore un peu plus l’urgence à revoir notre consommation de viande et le modèle agricole qui en découle.

Consommation de viande : changer les habitudes

Or sur ce point les scientifiques sont unanimes : réduire la part consacrée à la viande dans les pays développés est indispensable. On estime ainsi que les européens devraient réduire leur consommation de viande rouge de 77 % pour respecter les limites planétaires et leur santé. Parallèlement il faudrait doubler celle de fruits, légumes, noix et légumineuses.

La crise climatique nous guidera de toute façon vers ce modèle de sobriété beaucoup plus vite qu’on l’imagine. Car au-delà de la folle ressource en eau que nécessite le mode d’élevage hyperproductiviste – modèle dominant en France – il en va de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Rappelons qu’à lui seul l’élevage pèse la moitié des émissions du secteur agricole et 14,5 % des émissions totales d’origine humaine, la viande bovine étant la plus émettrice.

Résumons : moins de viande, mais mieux ! Une viande certes amenée à être plus chère, mais qui devrait permettre aux éleveurs de mieux vivre de leur métier avec des cheptels plus réduits. Exit ainsi les monocultures nourries aux intrants destinées à la consommation de cheptels pléthoriques. Les animaux seront exclusivement nourris au fourrage brouté ou récolté directement sur les prairies environnantes. Préservant ainsi les paysages ruraux qui font la richesse de notre patrimoine, entretenant la mosaïque des prairies qui sont autant de puits de carbone et de réserves de biodiversité.

En somme l’ennemi n’est pas l’élevage mais le mode d’élevage. Industriel en l’occurrence.

Une vache de race charolaise avec son veau, dans un pré situé en Saône-et-Loire. Août 2022.
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