Nous sommes retournés voir l’emblématique chêne du château de Cormatin situé à quelques kilomètres de Cluny, dans le sud de la Bourgogne. La dernière fois c’était en juin 2020.
En l’espace de (seulement) deux ans, plusieurs sécheresses et canicules historiques se sont succédé, impactant durement l’ensemble des écosystèmes et le règne végétal en particulier. Le microbiologiste Francis Martin l’a résumé sur France Inter le 5 août, « une proportion significative des arbres est en train de mourir ». À l’image du vieux chêne de Cormatin qui semble avoir définitivement rendu l’âme, terrassé par une décennie de tous les records. Si on compare la photo principale et celle prise en 2012 (ci-dessous), les images parlent d’elles-mêmes. Ayant poussé sans la concurrence d’autres arbres à proximité, cet arbre remarquable profitait pourtant d’une situation exceptionnelle, au bord d’un plan d’eau. Il a vraisemblablement été plutôt impacté par les températures extrêmes relevées lors des derniers épisodes de canicules.
Le réchauffement climatique étant un phénomène global, on fait le même constat partout sur la planète, comme dans le sud de la Californie ou l’analyse des anneaux de croissance d’un pin Douglas âgé de plus de 500 ans a récemment mis en lumière – mieux que n’importe quel graphique du GIEC – le bouleversement climatique à l’œuvre. Un article y a été consacré par le New York Times le 20 juillet dernier : « This 500 Year Old Tree in California has a Story to Tell ».
En Californie, le témoignage édifiant d’un pin Douglas âgé de 500 ans
Dans le sud-ouest des États-Unis, la pire sécheresse depuis 1200 ans
C’est la conclusion d’une récente étude publiée dans la revue Nature Climate Change et relayée par le New York Times. Analyse illustrée par un graphique saisissant dans lequel on retrouve les différents épisodes de sécheresses qui ont marqué les siècles et plus particulièrement la dernière méga sécheresse de 1572. Sécheresse attestée par les anneaux de croissance du pins Douglas multi centenaire.
On y voit clairement l’émergence d’une nouvelle méga sécheresse dont les effets sur la croissance de l’arbre sont bien visibles : l’arbre a stoppé sa croissance et lutte désormais pour sa survie. Comme tant d’autres partout sur Terre.
Photo principale : le chêne remarquable du château de Cormatin, photographié en août 2022.
Je pensais retourner à Cormatin, moi aussi, avec mes enfants qui ont grandi en souvenir d’une belle journée de 2006 et pour qu’ils profitent différemment de la visite et revoient cet arbre vénérable. Quel malheur.