Agriculture urbaine : un rêve de bobo ?

jeudi 27 février 2020

Jusqu’en 1900 il existait plus de 1500 exploitations maraîchères en plein Paris. Leur surface moyenne : entre 500 m2 et 1 hectare (à peu près l’équivalent d’un terrain de foot). Ces petites exploitations prospères étaient prisées des parisiens qui venaient y chercher des fruits et légumes frais produits en bas de chez eux.

Alors l’agriculture urbaine, une lubie de bobos ? Bien au contraire : cette agriculture de proximité a toujours été conçue comme une agriculture populaire de subsistance, guidée par le bon sens : en effet à quoi bon importer des produits que l’on peut produire localement pour un moindre coût ?

L’émergence de l’agro-industrie après la seconde guerre mondiale et la formation des mégalopoles ont fait oublier ces principes de base et de fait, les petites exploitations maraîchères n’ont cessé de reculer face au rouleau compresseur de la ville, à tel point qu’en 10 ans 70% d’entre elles ont disparu d’Ile-de-France.

Depuis quelques années elles font toutefois un retour remarqué sur les rooftops, mais ces petites exploitations doivent absolument garder une place centrale sur le plancher des vaches, où elles remplissent des fonctions vitales : absorption des eaux de pluie, protection des sols et des nappes phréatiques, préservation de la biodiversité, limitation des hausses de température, captation du carbone, …

Elles permettent surtout d’entretenir notre lien filial avec la planète tout en assurant notre santé alimentaire.

Aujourd’hui c’est un fait, une dynamique est en train de s ’enclencher sous l’effet du changement climatique. C’est l’aspect positif du problème : nous vivons dans une époque de craintes et d’incertitudes, génératrice d’opportunités pour tous ceux — ils sont nombreux — qui veulent changer le monde.

En Allemagne par exemple, dans la ville de Heidelberg – là où vit Aziz, pris en photo avec son fils Ernest – on peut se rendre à vélo chez les maraîchers qui bordent la ville pour acheter en direct de la ferme les fruits et légumes de saison. Un véritable choix politique pour cette ville de 160 000 habitants.

Dans d’autres villes on distribue des poules pour inciter les habitants à réduire leurs déchets (les poules consomment nos restes de repas) et s’initier à l’autoproduction. Cela semble anecdotique pour certains, mais c’est tout l’inverse. Et s’il ne fallait retenir qu’une bonne raison pour se reconnecter à la terre, on choisirait la pédagogie. Car lorsqu’on va chercher sa nourriture à la source, qu’on grandit au contact des animaux et qu’on apprend à observer la beauté de la nature, on acquiert le “pack de base” pour la vie.

Partager :

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

articles similaires

Recevez le meilleur
de votre magazine
Le Terrien

Phasellus dolor. nunc elit. leo ut

Recevez le meilleur de votre magazine

Inscription réussie !