28 février 2020
Par une chaude journée de juin j’ai découvert un petit coin de paradis. C’était dans un village de Puisaye, au cœur d’une Bourgogne agricole encore préservée. On peut encore trouver dans ces territoires situés en marge des grands axes routiers l’ambiance d’une campagne de carte postale, où la vie des humains, pour la plupart agriculteurs, semble encore entremêlée avec la nature.
Je marchais dans les rues calmes du hameau, sur une route goudronnée jonchée de nids de poules. Nulle ligne blanche pour délimiter la chaussée mais quelques bouses de vaches séchées ici et là, témoignant d’une proximité entre les bêtes et les humains. Le ballet des hirondelles s’engouffrant dans le vieux lavoir et un attroupement de moineaux à l’entrée d’une ferme assuraient une joyeuse animation.
Ce qui me frappa immédiatement, c’est qu’ici la vie foisonnait. Quelques poules grattaient le sol et piochaient dans une écuelle en fonte du pain rassis mouillé, mélangé avec quelques verdures. Je m’approchai et demandai à l’agricultrice affairée si je pouvais jeter un oeil. « Quand il fait chaud je trempe le pain, ça leur fait du bien » me confia-t-elle. Sous l’escalier en pierre, dans leur clapier, trois lapines veillaient sur une troupe de lapereaux agités. « Il y a du fauve de bourgogne et du papillon » énuméra la fermière. Des races autrefois courantes devenues des raretés à l’ère de l’élevage industriel (plus de 99% des lapins consommés en France sont désormais issus de lignées industrielles élevées en cage dans des bâtiments fermés). Dans le potager à l’arrière surgissaient des tomates, haricots, courgettes et aubergines…
Dans cette ferme pédagogique située à Saint-Fargeau dans l’Yonne (89), on a recrée la ferme d’autrefois. On y retrouve un peu de cette ambiance.
À la ferme, tout se recycle
Tout près du potager, le poulailler avec son parcours de promenade grillagé. De temps à autres la fermière lâche les poules entre les rangées de plantations, où ces gourmandes prélèvent limaces et petits nuisibles. « Le reste du temps je les laisse dans leur enclos pour éviter qu’elles ne grattent trop ». Non loin de là un tas de fumier où la litière usagée est stockée avec les déchets verts du jardin. Par un phénomène d’échauffement le fumier se transforme progressivement en compost, un précieux amendement qui sera ensuite utilisé pour les futures plantations.
« J’utilise aussi la paille du poulailler en paillis pour mes légumes. L’été quand il fait chaud comme aujourd’hui, la paille conserve l’humidité sous les racines et comme ça j’économise l’eau. Et puis la fiente de poule c’est un bon engrais pour les plantes ». Le fameux bon sens paysan.
En observant la vie dans les vieilles fermes, on réalise à quel point ce système circulaire est vertueux : très peu de ressources consommées, tout est recyclé sur place et ce qu’on y produit est tout simplement bon.
À la ferme, ça sent bon !
Nous avons parlé de l’ambiance de cette ferme d’antan, de la vie qui y foisonne. Mais il y a un autre détail qui interpelle le visiteur : ça sent bon ! Et oui, dans des structures extensives (l’inverse de l’élevage intensif, donc), où les animaux vivent avec de l’espace à leur disposition, il y a une sorte d’harmonie olfactive. Un phénomène bien expliqué par le microbiologiste Claude Bourguignon dans cette interview :
Quel rapport avec la mini-ferme à la maison ?
Vous pouvez créer dans un coin de votre jardin une mini-ferme qui restitue un peu de cette ambiance inspirante et apaisante, un petit espace qui conjugue préservation du vivant et autoproduction. Car la bonne nouvelle, c’est que tout ce qui est décrit ici nécessite peu d’espace. 100 mètres carrés tout au plus. Un rêve accessible pour quiconque possède un jardin. Puisez un peu d’inspiration dans cette galerie. Et lancez-vous !












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